• Le Labyrinthe, chapitre 4

    C'est samedi, c'est Fort Boyard! oui, mais c'est aussi le jour du nouveau chapitre du labyrinthe!!!

    Nous nous approchons du terme de cette aventure (et oui déjà!)... enfin peut-être...

    Car qui sait si son périple ne risque pas de se prolonger un peu plus... Mais ça c'est une autre histoire (enfin non pas vraiment, mais là je me perds un peu!)

    Voici donc le chapitre 4 écrit par notre ami Stephan Lambadaris !

    Mais je ne vous retiens pas plus longtemps et je vous laisse avec Lazarre et ses déboires...

     

     

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    Chapitre 4.

    Mot : suint

     

    « Lazaaarre ! » crièrent les Déchues.

    C’est après avoir levé les yeux au ciel – à la ville – qu’il était tombé à la renverse, empli d’une vision aussi accablante que familière. Ils les avaient nommées Déchues bien inconsciemment, l’image s’alliant au bruit de leurs ailes, qu’elles aimaient à faire battre avec autant de frénésie qu’un forgeron martèle son enclume, pour susciter un sursaut de mémoire, qu’il aurait toutefois souhaitée plus précise, ou plus prompte à revenir in extenso. Ces coups qui retentissaient avec autant d’intensité dans sa tête, et partout ailleurs… leur source était maintenant bien proche, presque tombant vers lui du haut de la ville inversée.

    Désorienté, Lazarre laissa courir son regard partout autour de lui, dans cette ruelle, sur les murs, surtout celui où il avait découvert…

    Il se félicita de s’être habitué aussi vite à l’existence des Déchues, car leur arrivée fracassante le perturba moins que la disparition de l’image du druide.

    « Où croyais-tu donc t’éclipser ? » gronda une tête, le scrutant de ses yeux enflammés. Drôle : les désagréables criailleries de la seconde laissaient entendre une pointe d’amusement à l’égard de la première.

     

    Le tumulte s’apaisait dans le crâne de Lazarre à mesure qu’elles approchaient du sol, sans que cela apporte plus de clarté à ses idées. Il trouvait néanmoins curieux qu’il ne s’étonne pas plus des proportions de la créature couleur cobalt qui lui faisait face. Deux hommes l’un sur l’autre n’auraient pas suffi à constituer le diamètre d’un cercle susceptible de contenir ces deux démones fondues en un même corps.

    « On a juste ordre de te ramener, reprit la première. Tu le savais, n’est-ce pas ? Mais tu t’enfuyais bel et bien. Or nous savons que tu t’es acquitté de ta besogne. Tu ne voudrais pas de la récompense ? (Elle résonnait trop vite pour lui.) Tu pensais qu’il ne respecterait pas sa part du marché ? Qu’il te tuerait ? Qu’il le pourrait ? Qu’il t’utiliserait ? Qu’il te mangerait ! »

    Le ricanement criard de la seconde tête, celle aux yeux crayeux, vint lui agacer les dents. Il venait en tout cas de recevoir une mine d’informations bien inutiles. Le mutisme n’était pas une solution, d’autant plus que s’il ressentait une certaine crainte, elle n’émanait pas de ce monstre qui paraissait pourtant capable de lui ôter la vie de manières trop nombreuses pour qu’il ait cure de les compter.

    « ça suffit, lança Lazarre en se relevant. Je vous permets de m’emmener, si vous m’épargnez la litanie de vos réflexions durant le trajet. »

    Nul doute que c’était à son instinct qu’il lui fallait se fier. Les démones s’exécutèrent en silence, le calèrent entre leurs deux immenses ailes, sur la naissance desquelles ses pieds se posèrent naturellement. Ses mains empoignèrent entre leurs cous la matière laineuse qui leur couvraient le corps. Une immonde sécrétion corporelle s’insinua entre ses doigts, et la couleur du liquide lui rappelait celle de la lumière sale des réverbères. Mais le dégoût fit vite place à l’inquiétude de lâcher prise alors qu’ils s’envolèrent d’un bond véloce.

    Tout était allé si vite. Il se sentait changer, particulièrement en termes d’attitude et de contrôle de soi. Il est vrai que le contact de cette créature aurait coupé l’appétit à plus d’un téméraire, constata-t-il, se sentant, sans comprendre pourquoi, d’humeur à goûter la plaisanterie. La politesse du désespoir ?

    Non, le besoin de rassembler ses pensées se fit plus pressant que l’anxiété due à sa situation actuelle, par crainte que la mémoire ne lui échappe de nouveau. Pourquoi ne se sentait-il pas en danger, agrippé comme il l’était au dos d’un démon ? La façon dont il s’était adressé à la créature lui avait semblé on ne peut plus normale et parfaitement suicidaire. Il aimait le risque ? Une chose était sûre, il n’était pas un grand partisan de la sag… ah !

    Le druide ! Il l’avait rencontré ! Et la sagesse ! Il lui avait dit ce mot juste avant que son corps ne se consume sous ses yeux. Pourquoi, comment ? Et ensuite, l’image ? Une hallucination ? Et comment connaissait-il ce druide ? Qui d’autre connaissait-il ? À part les Déchues…

    Le mystère dont elles aussi étaient nimbées restait opaque. Elles avaient parlé d’un individu… De quoi avaient-elles parlé ? De récompense, d’un travail accompli… de le tuer. Et malgré tout, il a accepté qu’elles le déposent… là-haut. Mais c’était cela ou l’ignorance, il en avait désormais la conviction. Il tenait à connaître le fin mot de l’histoire, qu’il devait chercher dans la ville inversée, quitte à se rapprocher de "lui", qu’il avait a priori servi.

    Avait-il du sang sur les mains ? Difficile à dire… avec tout ce suint…

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