Contrairement à ce que beaucoup pensent !

 

 

 

Nombreuses sont les critiques de ce film et de cette nouvelle utilisation de la franchise Spiderman et nombreux sont ceux qui se désolent de n’y voir qu’un nouvel épisode 1, à peine différent de celui de Sam Raimi.

 

J’ai tendance à penser que ceux qui pensent ainsi n’ont pas regardé le film du bon côté de la lorgnette…

 

Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

 

 

Commençons par la version de Sam Raimi. Si son film a tant plu aux puristes, ce n’est pas tant parce qu’il respectait l’histoire à la lettre, mais parce qu’il respectait aussi ses codes. Les origines de Spiderman remontent aux origines des super-héros marvel et à cette époque, l’idée était de prendre un gars lambda, généralement un peu nerd (mais pas toujours) et qui surtout était invisible aux yeux du monde et ne savait pas comment s’y prendre pour trouver sa place.

 

S’il vous faut des exemples, Peter Parker est le premier, mais on peut lui ajouter Captain America, le docteur Banner, Daredevil ou encore Nova qui lui n’était même pas une flèche niveau études !

 

Bref, la société américaine avait envie d’anonymes qui, suite à un hasard plus ou moins heureux, trouvaient leur place (et quelle place) dans la société. Regardez les 4 fantastiques, Tony Stark ou encore tous ceux que j’ai précédemment cités, ils sont tous le fruit du hasard et du fameux « il était au mauvais endroit au mauvais moment ».

 

Et c’est d’ailleurs là le deuxième point que respecte scrupuleusement Sam Raimi dans sa trilogie, la toute-puissance du hasard et de la malchance !

 

Dans Spiderman, hormis la mort de l’oncle Ben (et encore) toute l’histoire de Peter Parker ne doit qu’au hasard (mal) chanceux. Sa morsure d’araignée, le père de son meilleur ami qui devient son pire ennemi, la mort accidentelle de celui-ci qui fait de Spidey le coupable idéal pour Harry, son histoire d’amour difficile avec MJ, les rapports avec Octopus, l’apparition de Venom ; tout n’est qu’évènement fortuit ou malheureux !

 

Là encore, longtemps la société américaine n’a rien souhaité d’autre que les coups du sort dans les aventures de nos héros.

 

Mais depuis, beaucoup de choses ont changé, il y a eu une très longue guerre froide qui insidieusement perdure dans les têtes, il y a eu les religions sectaires, le Watergate et tant d’autres histoires de corruptions et de complots. Et puis il y a eu le 11 Septembre. Bref, les américains ont changé d’état d’esprit et leurs comics ont changé avec eux !

 

Désormais, les héros ne sont plus tous des anonymes, mais plutôt des gens différents, parfois même rejetés et leur histoire tout autant que leurs pouvoirs ne sont plus simplement le fruit du hasard.

 

Prenez Wolverine, ses différents passés montrent à quel point l’état d’esprit a changé depuis son aparition !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Obligée de modifier ses codes, la maison Marvel a du faire évoluer son univers, notamment en créant la ligne Ultimate. L’univers Ultimate est un univers parallèle où les super-héros les plus connus ont une deuxième vie. Ainsi, la maison des idées a pu réinventer (un peu) le passé de ses personnages et y ajouter régulièrement un peu de conspiration…

 

Ils ne se sont d’ailleurs pas privés non plus pour en mettre dans leur univers régulier! (notre ami Peter Parker a connu quelques clones et beaucoup de questions se posent encore sur ses origines)

 

 

 

Mais, et j’en viens à mon idée principale, c’est par cet aspect de l’histoire que le Spiderman de Marcus Webb est très différent de la vision de Sam Raimi.

 

Marcus Webb a voulu prendre une vision moderne du tisseur, moderne, non pas par son côté contemporain (la première trilogie l’était aussi), mais de par ses origines et de par les racines de ses mésaventures !

 

Ne pas avoir vu cela dans le film de Marcus Webb, c’est avoir loupé tout le sens de ce premier opus ! Et à mon sens, c’est ne pas avoir compris le film.

 

En effet, Peter Parker n’est plus ici un anonyme, ni même un nerd. Il a beau ne pas être le plus aimé, il est reconnu pour ses talents de photographe, il fait du skate et l’on se moque peu de lui. Il y a bien-sûr la grosse brute qui lui en veut, mais là encore ce n’est pas parce qu’il est un moins que rien ou l’intello de service, mais parce que Parker s’oppose à son autorité de gros débile tout en muscle.

 

Deuxième point de différence, Peter n’est pas un manche (enfin pas tant que ça) face aux demoiselles et son histoire avec Gwen tourne plutôt bien et se décante assez vite!

 

Dernier point (et le plus important), dans ce film, dès les premières minutes on sent que rien n’arrive au hasard et que si Peter Parker devient un jour Spiderman, ce n’est peut-être pas si fortuit que cela. Tout est lié et se recoupe, la disparition de ses parents, les recherches qu’ils menaient, la rencontre avec les araignées, rien ne semble dû à la fortune. Le seul hasard est la voie qu’il décidera de suivre, celle du super-héros. Pour tout le reste, on sent la volonté impérieuse de quelqu’un caché derrière toute cette histoire. Quelqu’un dont les desseins mettent en scène notre héros dans un but précis. La force de ce film est de ne pas nous avoir dévoilé qui est cet être et quel est son dessein.

 

Ce qui ouvre évidemment la voie à de nombreuses hypothèses. Des plus simples (c’est Norman Osborn qui est derrière tout cela) aux plus osées (Osborn lui-même n’est qu’un pion et obéit sans le savoir à un tiers).

 

Personnellement je suis de ceux qui pensent qu’un tiers est bien présent et qu’il s’agit de Mystério.Mais il faudra attendre les prochains films, avant d’avoir le fin mot sur l’identité réelle du tireur de ficelles et sur l’origine exacte des pouvoirs de Peter Parker…