• The Man of "Style"

    The Man of "Style"

    Ne nous le cachons pas, le nouveau DC est une sacrée claque en matière visuelle et en terme d’action. Si on devait comparer, je dirai qu’il est l’équivalent des scènes les plus explosives d’Avengers, mais cela prolongé pendant presque toute la durée du film… Bref, Man of Steel envoie du lourd et mérite son titre !

    Maintenant, même si cela est un indéniable atout, j’ai toutefois eu beaucoup de mal à me sentir emporté à 100% dans cette aventure.

    Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par les points sombres de mon avis et finir par les choses positives… Peut-être que cela évitera à certains de penser que je ne fais que descendre les films…

    Passons sur la trame narrative, plutôt linéaire et cherchant avant tout l’efficacité. En effet quand on doit faire renaître une légende et écraser les nouveaux standards en matière de comics movie, il y a intérêt à être efficace. Reconnaissons lui cela, le pari est réussi, même si au final, le scénar déçoit un peu toutes les attentes.  J’en veux pour preuve les multiples avis fleurissant sur le net : qui de regretter le manque d’histoire sur Krypton, qui d’avoir voulu plus de passages de jeunesse au Kansas, qui encore d’être déçu du manque de Clark Kent journaliste et de l’histoire trop rapidement annoncée entre Loïs et Superman, qui enfin de relever la faible valeur du scénario… Et encore j’en passe !

    Bref, tout y est, mais au final, beaucoup seront restés sur leur faim pour telle ou telle raison…

    Pour ma part, même s’il est vrai que le scénario ne casse pas 3 pattes à un canard, j’estime encore une fois que le contrat est rempli et j’ai eu mon compte de chacune des parties qui constituent le background de notre homme d’acier. D’ailleurs les sauts temporels, assez fréquents dans la trame, (on commence sur Krypton à la naissance de Kal-El, puis dans le présent de narration qui lui-même subit moults flash-backs chronologiquement désordonnés mais conceptuellement associés aux évènements présents) sont une trouvaille bien utile afin de s’éviter une première heure soporifique qui n’aurait servi  qu’à nous narrer la vie du jeune Kent, la découverte de ses pouvoirs et de ses origines.

    Snyder joue parfaitement bien avec cela est va, par ce biais, toujours à l’essentiel, quitte à en être parfois un peu lourdaud…

     

    Non, ce n’est pas cela qui m’a gêné. Non.

    Ce qui m’a le plus gêné ce sont tous ces petits détails qui chiffonnent, ces petites erreurs de raccords, ces idées un peu fumeuses pour faire avancer le scénario, ces concepts techno-esthétiques mal maitrisés (pour ne pas dire ces idioties inacceptables), ces personnages un poil trop calibrés et par conséquent enfermés dans des attitudes quasi  identiques d’un bout à l’autre du film… Incapables d’évoquer plus de deux émotions ; et pourtant je ne pense pas que les acteurs soient en cause car ils sont bons.

    Mais reprenons point par point.

    En matière d’erreur de raccord, j’ai notamment retenu ce moment où Kal-El, guidé par la mémoire virtuelle de son père découvre son costume dans le vaisseau  de reconnaissance Kryptonien. Face au costume, c’est un homme baroudeur et mal rasé, mais dès qu’il a enfilé son bleu de travail, nous retrouvons le Superman propre et glabre que nous connaissons tous… Son père lui aurait-il sommé de se raser avant de partir au boulot ? Ah…l’autorité paternelle…

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    Deuxième point, les idées un peu lourdes voire stupides… Que dire de Loïs Lane qui suit à la trace Clark Kent dans la nuit venteuse et polaire par -50°, à flanc de falaise glaciale et qui réussit quasiment à le rattraper… Comment expliquer aussi qu’elle parvienne si facilement à remonter la piste d’un homme qui cherche à se faire oublier depuis son enfance et change sans cesse d’identité…  C’est un peu léger, même si là encore on pourra arguer que le but est de faire avancer l’histoire…

    Troisième point, et pas des  moindres, l’utilisation fumeuse de la technologie kryptonnienne… Je vous l’ai dit, The man of steel est vraiment très abouti visuellement et particulièrement dans la description de Krypton. Sur Krypton la technologie est belle et envoutante. Elle s’accompagne, pour toute mise en route, d’arabesques lentes et magnifiques de rouages, de volutes d’énergie dansantes tout autour et d’un fonctionnement des plus esthétique… Tout est beau, tout est stylé… Oui, mais ça ne sert à rien ! La technologie n’a jamais eu pour cahier des charges le beau… Elle a pour but l’efficacité ! Après l’efficacité, le design s’adjoint à cela sans entraîner de perte de rendement. Dans man of « style », les designers ont eu pour seul but l’esthétique et se fichaient pas mal du temps que prendrait un lancement ou un enfermement et de l’utilité de ces même déplacements de machines. Tous les éléments tournent, virevoltent, montent et redescendent, c’est magnifique, c’est ouvragé, mais ça confine au ridicule ! Au bout de quelques minutes de cette farandole d’objets insolites et enivrant d’harmonie mécanique, on comprend que le seul intérêt de la technologie kryptonienne est de nous en mettre plein la vue et peu importe si tous ces mouvements ne servent à rien…

    C’est triste !

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    Mais ce n’est pas tout ! Car en plus d’être à contre-emploi, elle est aussi galvaudée par le scénario. Premier exemple : Sur Krypton, les membres de la famille El ne se déplacent jamais sans leurs compagnons robotisés volants, qui servent à la fois de secrétaire et de communicateur.  Il s’agit de sortes de cocons en lévitation, doués de parole et capables de modéliser en 3D le visage de votre interlocuteur…  uniquement le visage. Et pourtant, lorsque Jor-El prévient sa femme qu’il est urgent de mettre en route le système de décollage du petit vaisseau de Kal (ben oui, la technologie kryptonienne étant plus belle que rapide, il faut lui laisser le temps de faire toutes ses arabesques et ses cabrioles incessantes d’énergie avant de pouvoir autoriser le lancement !), celle-ci réussit à le prévenir qu’un ennemi s’apprête à l’attaquer dans le dos… :/ WTF ! Aurait-elle un communicateur hyper performant à même de synthétiser un couloir long de plusieurs mètres ?! Que voilà une scène stupide et inutile !!!

    Continuons… L’esprit de Jor-El (le père de Sup) dupliqué dans une clé permet à son fils de communiquer avec lui dès que celui-ci insère la clé dans du matériel kryptonien. OK. Ce n’est ni plus ni moins qu’un programme qui s’installe dans un système d’exploitation.

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    Kal-el finit donc par discuter avec son père dans un vaisseau de reconnaissance arrivé sur Terre, envoyé comme des milliers d’autres afin de permettre aux kryptoniens de trouver une planète colonisable… Ben oui ! Pas cons les kryptoniens ! Sachant qu’ils épuisent rapidement les réserves des planètes qu’ils investissent, ils prévoient le coup à l’avance ! Mais bon, ils avaient dû oublier qu’ils avaient envoyé ces vaisseaux… Et ont donc tous péri avec leur planète…  

    C’est triste !

     

    Heureusement Jor-El, lui, s’en rappelait ! Il a donc envoyé son fils sur une planète habitable où était arrivé un de ces vaisseaux ! Mais là où il a été très fort, c’est qu’il l’a envoyé dans le vaisseau où était entreposé le costume réalisé pour lui ! Quelle intelligence et quel nez creux pour avoir choisi un vaisseau qui atterrirait sur une planète suffisamment accueillante ! Surtout que la fameuse flotte fut envoyée au hasard quelques 20 000 ans auparavant ! Quelle clairvoyance et quelle prévoyance dans la famille El ! 

    C’est triste ? Non. Là ça en devient carrément risible !

    Par contre, il devait y avoir une sorte de daltonisme chez les El, ou une forme rare de mono-chromatisme visuel, car alors que tous les vêtements kryptoniens sont faits de dégradés sombres, Jor-El a confectionné à son unique enfant un costume aux couleurs plus chamarrées et américaines ! C’est surprenant ! Mais bon, sans doute avait-il prévu aussi qu’il atterrirait dans le pays de l’Uncle Sam… ;)

     

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    Bref, vous l’aurez compris, ce Superman est entaché de multiples petites erreurs et simplifications qui en font (au même titre que the dark knight rises) un film qui perd beaucoup de sa crédibilité et de son charme (même si je conviens qu’on pourrait discuter de la nécessité de crédibilité dans l’adaptation d’un comics, mais nous savons tous pertinemment que je parle ici de crédibilité narrative et logique).

    Je ne m’étendrais pas sur le jeu d’acteur, car comme je l’ai déjà signalé, je pense que ce sont les personnages qui sont trop stéréotypés et empêchent les acteurs de donner le meilleur d’eux-mêmes. Toutefois, je trouve à titre personnel que le rôle-titre est franchement une bonne surprise ! Il est à la fois très proche du héros de comics (une masse de muscles à faire se pâmer les amatrices du genre)  mais ne s’éloigne jamais trop non plus de ce qu’a pu lui apporter Christopher Reeves. Sur certaines scènes d’ailleurs la ressemblance est saisissante !  Tout comme mon petit Superman ASCII vous ne trouvez pas ?  ;<l= 

     

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    Voilà en tout cas ce qu’il en est de mes réflexions négatives concernant the Man of Steel. Le film est beau. Trop beau… Et les scénaristes et autres réalisateurs et producteurs n’ont à mon humble avis pas été suffisamment rigoureux quant à la continuité,  la logique de la trame narrative et la cohérence du film. Mais c’est hélas une critique de plus en plus récurrente avec les films actuels…

     

     

    Toutefois, même s’ils sont nombreux, mes points de critiques sont somme toute portés sur des détails, ce qui implique que le film soit déjà d’un bon niveau général et m’ait plu au point que je m’attache à ces fameux détails !

    Revenons donc sur les plus de ce reboot.

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    Le fait est que ce Superman est un pur film d’action. Un block-buster avec des scènes de combats dantesques et un ennemi digne de notre héros. Metropolis en prend pour son grade et surpasse le New-York des Avengers en termes de quartiers en ruines à la fin du film. On regrettera peut-être la longueur de certaines scènes épiques et le manque de moments calmes dans la dernière partie, mais nul doute qu’il s’agissait là d’une volonté consciente de la production.

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    Pour ce qui est de la 3D, moi qui ne suis pas fan (surtout avec des lunettes actives) je dois reconnaître qu’elle est parfaitement bien intégrée et qu’au bout de quelques minutes on l’oublie et on en profite comme on profite des images d’un film classique.

    Les acteurs sont vraiment bien choisis, et si certains doutent du choix de Loïs Lane, moi je la trouve pleine de charme et plutôt convaincante.  

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    De plus le réalisateur a su égrainer quelques plans directement issus des comics et ancrés en chacun de nous comme des images iconiques du surhomme. Le vol stationnaire ou l’atterrissage en embrassant la douce Loïs Lane sont quelques exemples des plans ajoutés pour les fans.

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    Cette réadaptation dispose aussi pour atout de nous fournir un véritable univers cohérent et globalement crédible (exceptions faites de mes critiques précédentes) afin d’expliquer les origines de l’homme d’acier. Et, comme pour l’univers Marvel, les différences avec l’original de papier offrent plutôt une nouvelle richesse et une structuration dénuée des incohérences dues au nombre des années (75 ans) d’histoires de Superman.

    Si l’on accepte de se laisser emporter par le récit, on imagine d’ailleurs fort bien les multiples possibilités que laisse entrevoir cette aventure pour l’avenir des franchises DC. On peut notamment découvrir quelques indices (des traces de Wayne Entreprises et de Lex Corp) durant certaines scènes si l’on a l’œil averti ! (au détour d'un immeuble, d'un camion ou d'un satellite)

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    Au final, Superman est donc un film agréable et explosif et saura ravir les fans d’action ! Il lui aura manqué simplement une véritable cohérence intrinsèque ainsi qu’une rigueur de réalisation irréprochable pour devenir un film de comics totalement incontournable comme peut l’être encore Avengers. Si DC souhaite atteindre ce niveau, il leur faudra être vigilant dans le choix de leurs futures équipes de films et demander à M. Nolan d’être aussi exigeant avec les films de super-héros qu’il peut l’être avec ses propres créations !

     

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    Un dernier petit mot pour donner mon avis sur la mort de Zod, ennemi  mortel de ce premier opus. J’ai vraiment cru qu’il ne mourrait pas, car la fin du film nous le décrit comme le protecteur d’une certaine vision de Krypton et nous présente Kal-El comme la clé de voûte de cette vision…

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    Toute cette mise en profondeur (ainsi que les costumes choisis pour les kryptoniens) m’ont réellement fait penser à un des épisodes les plus importants de la vie de notre héros : sa mort !

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    En effet, Superman est mort (si vous ne le saviez pas, précipitez-vous sur la réédition toute récente en français de cette aventure chez Urban Comics) puis est revenu des limbes… Et lors de cette fabuleuse saga qui l’a vu affronter Doomsday jusqu’au trépas, un personnage eut un rôle crucial : l’eradicator. Protecteur conçu par les kryptoniens, il est un ennemi récurrent de Superman (qu’il juge responsable de la disparition de Krypton) mais il est aussi et avant tout le protecteur de Krypton. Et j’ai vraiment pensé durant la dernière demi-heure du film que les auteurs plaçaient les jalons d’une suite consacrée à Doomsday et à la mort de Superman. Tout y était. Zod aurait pris la place de l’eradicator, Kal-El étant plus que jamais le responsable de la disparition des kryptoniens mais aussi le dernier de ses représentants et le détenteur de l’avenir de cette race extra-terrestre. Ne restait plus qu’à introduire une ou deux autres données dans un deuxième opus et l’on aurait  pu voir la mort de notre héros dans un troisième volet de haute volée qui aurait eu de plus l’extrême privilège de nous faire apparaître le pire fléau de l’univers, l’indestructible Doomsday !

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    Mais les scénaristes en ont décidé autrement et ont gâché Zod (sa mort est d’ailleurs un triste moment d’incohérence aussi… ou comment lorsqu’on ne peut forcer quelqu’un à tourner la tête, on y arrive quand même pour lui briser la nuque…) en le faisant disparaître…

    Mais qui sait, peut-être nous réservent-ils l’apparition de l’eradicator dans le prochain opus… Alors, dans ce cas, et seulement dans ce cas, vous pourrez vous dire : « Fichtre ! Le requin jaune avait encore raison ! » ;)

     

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